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La Quinta del Arte

 
La Quinta del ArteDepuis plus d'un demi-siècle La Quinta del Arte a ouvert ses salles et ses jardins pour accueillir des artistes de renom, nationaux ou étrangers, en organisant récitals de piano, concerts de musique de chambre, séminaires et cours.

Ainsi, de grands pianistes comme J. Turchinsky, Jorge Demus, le compositeur et chef d'orchestre madrilène Enrique Casal Chapi, le baryton français Gérard Souzay, les sopranes Ninon Vallin et Raquel Adonaylo, le compositeur et pianiste Héctor Tosar, les pianistes Renée Bonnet, Renée Piatrefesa Bonnet, Luis Batlle Ibáñez et bien d'autres ont offert des prestations inoubliables, avec grand succès auprès de la critique et du public.

De même, au long de toute sa riche histoire musicale, cette maison a reçu et a permis de faire connaître publiquement des générations de jeunes talents de la musique uruguayenne. En 1964, a eu lieu dans ce prestigieux “Temple de la Musique” comme l'a baptisé la critique musicale, le Premier festival de musique de chambre en plein air de Montevideo, à l'occasion duquel furent invités tous les solistes, ensembles instrumentaux et chanteurs uruguayens du moment, et a été créé l'orchestre de chambre “Ars Musicae” dont le rôle est très reconnu dans le milieu.

Depuis lors et jusqu'à présent,  se sont succédés concerts, conférences, spectacles d'intégration de différents espresiones artistiques, rencontres de créateurs, présentation d'instruments et premières d'œuvres de compositeurs nationaux ou étrangers contemporains.

Plusieurs fois, le programme “Atelier de la Musique” sur Canal 5, dirigé par Renée Pietrafesa a été filmé dans l'une des salles de la Télévision Nationale SODRE.

Depuis 2007, des Concerts didactiques sponsorisés par le MEC sont régulièrement réalisés avec la participation de l'Orchestre Ars Musicæ.
 
Jardines de la Quinta del Arte    Quinta del Arte, Lado Jardín


 

ArribaRepris et traduit d'EL DIA (10 décembre 1988):
 

PAGE 14 - EL DIA

ARTS - SPECTACLES

Vivre la Musique

Montevideo, samedi 10 décembre 1988

Sans aucun doute
une maison qui a une âme,
celle des Pietrafesa, sera
la scène du concert de
demain, dimanche, dans une proposition de musique
en plein air
     La Quinta del Arte
Renée Pietrafesa une des
personalités les plus
originales y dynamiques de
notre monde musical, au
hall-balcon de "La
Quinta" au Prado.
 
La maison a conservé le solide enchantement de l'époque de sa construction. 1890, Montevideo fin de siècle. Entourée - protégée - par un parc d'arbres très anciens dont les verdures resplendissent au soleil et se parfument de magnolias et lauriers rose pendant la nuit, anticipant les couleurs et fragences qui font le climat estival du Prado.

Nostalgie et sérénité dans "La Quinta" des Pietrafesa. Mais aussi une vibration spirituelle inimitable apportée par l'infatigable amour à la musique, qui coule, décanté par les années jusqu'à cet aujourd'hui, dynamisé par Renée Pietrafesa.

Responsable joyeuse d'une tradition artistique peu courante dans notre milieu, pianiste, compositrice, chef d'orchestre, pédagogue, cette Uruguayenne qui triompherait sous toutes les latitudes de ce monde, a choisi son pays pour réaliser une tâche remarquable de diffusion et d'enseignement. Qui le réussit avec un style ouvert peu répandu, et surtout en faisant comprendre que la musique, plus que n'importe quelle autre discipline créatrice, est le langage du comunication par excellence.

Une maison pour l'art

Visiter "La Quinta" c'est recueillir des souvenirs et des réalités, percevoir des présences et des émotions, celles qui laissent des traces sensibles sur les objets et les personnes. C'est parcourir la saga qu'ont lancé à Montevideo Paul Pouyane et son épouse Marie Horeau à leur arrivée des Basses-Pyrénées à cet rive du Río de la Plata. Il a lui-même dessiné et dirigé la construction de sa résidence où habitetont plus tard des personnalités comme Kolischer, Casal Chapi, Tosar Errecart, Raquel Adonaylo, invités par la grande maestra que fut Renée Bonnet de Pietrafesa. Cette créatrice d'une méthode innovatrice de piano, basée sur une technique de relaxation musculaire, réussissant à faire une plus belle musique avec un moindre effort pour l'interprète.

"Les samedis, à la fin des classes, commençait le concert. Les pianistes se succédaient face au clavier pour jouer à quatre mains ; je me souviens de Casal Chapi infatigable dans les basses. On continuait à faire de la musique sans pause, le samedi et tout le dimanche". Le maître de maison, le Dr. Juan Carlos Pietrafesa un musicien de plus dans le groupe puisqu'il était capable d'interpréter, à l'oreille, les symphonies de Beethoven, transcrites pour piano.

    
"Qu'est-ce qui s'est passé dans ce salon - se demandait récemment un artiste français assis au piano - que la musique me vienne ainsi d'elle-même" ?

L'harmonie répandue lors de ces veillées perdure au rez-de-chaussée de "La Quinta" où le piano droit de Marie Horeau défie le temps avec la même force que les pins qui ombragent l'entrée de la résidence.

Nous montons au premier étage ; là, le studio de Renée Pietrafesa où son synthétiseur accélère vertigineusement le temps, nous installe dans la contemporanéité : à côté la chambre à coucher d'Alberto Pouyanne, ce romantique cultivateur de roses, excellent pianiste que son séjour à Paris a marqué pour le ballet. De retour à l'escalier en colimaçon et nous arrivons dans l'ample "mansarde" entièrement faite de bois, ce "bateau" où flottèrent les rêves des enfants de la famille. Fenêtres et balcons s'ouvrent à la fraîcheur ancestrale du Prado ; par un "œil-de-bœuf" on peut distinguer le profil gothique de l'église des Carmélites qui a anticipé chez Renée Pietrafesa les éblouissements postérieurs face aux cathédrales de France.  

Musique et nature

Une parfaite conjonction. Harmonieuse et vitale. C'est celle qui s'offrira, demain dimanche, lors du concert en plein air ouvert au public par lequel Ars Musicæ termine l'année avec ses amis. Pour ses amis avec qui il fêtera ses 24 ans d'activité.

À partir de 18 h 30, dans les jardins de l'École de musique Renée Bonnet. Suárez 3103, on pourra apprécier tout un programme dont "La création du monde" de Milhaud, des œuvres de Vivaldi et de Stravinksy et des thèmes de jazz par le Cuarteto de Saxofones. Sous la direction de Renée Pietrafesa, joueront, les solistes Edgardo d'Andrea, Elvira Casanova, Luisa Masci, Gisella Hernández, Manuel Sanguinetti et Alicia Pietrafesa.
 

Ce sera aussi l'opportunité du lancement d'une proposition très intéressante de participation musicale : La création de l'Association des Amis d'Ars Musicæ, dont les membres bénéficieront d'un concert mensuel ainsi que de tout le travail didactique que représente d'assister aux répétitions en famille, intervenir sur la programmation, connaître les interprètes, vivre la musique.


 

ArribaCaras y Caretas (19 avril 2002)
MUSIQUE : RENÉE PIETRAFESA

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Les Samedis de la Quinta del Arte

La vieille demeure de la rue Suárez ouvre ses portes les samedis pour jouir corps et âme de musique et de création.

Rares sont les propositions culturelles qui intègrent de la même façon enfants, jeunes, adultes et des anciens. Dans ces temps de culture format hamburger, elles sont toujours bienvenues, ces activités qui ont pour centre les gens et la musique.

Renée Pietrafesa est l'une des musicologues qui sont l'orgueil de l'Uruguay, répartissant son temps entre l'enseignement et la composition. Dans sa maison, La Quinta del Arte (Joaquin Suàrez 3103), on respire la musique. Là, elle fait la classe aux enfants et aux  jeunes, avec des groupes dès quatre ans et, en jouant, les initie au goût de la musique, des images et des sons.

Rencontres créatives

'Les Samedis de rencuentres créatives', c'est leur nom. Le rendez-vous est tous les samedis, au moins jusqu'aux 25 mai, à la Quinta del Arte. L'inauguration a été les 13, avec conférence de presse et échantillon d'activités avec entrée libre, et s'est appelée ' la Contemplation, méditations et imagination'.

L'assistance a été si grande que la moitié est restée hors de l'enceinte. Pietrafesa a exposé des tableaux) et a interprété diversesœuvres, avec son intelligence et sa sympathie de toujours.

Sábados en la Quinta del Arte
Renée Pietrafesa et son assistante Liliana Rotta
lors de l'un des 'Sábados de reencuentros creativos'

Hommages

En plus de toute son abondante activité ludique et créatrice, comme hôte Renée Pietrafesa prépare deux concerts avec l'orchestre de chambre Ars Musicae en hommage à Astor Piazzolla et à Antonio Vivaldi. Les deux se dérouleront dans la Salle Zitarrosa.

Le premier, le 23 avril, commencera à 20 heures avec le programme suivant : 'Andante', de León Ribeiro ; 'Concierto para contrabajo y cuerdas, allegro andante allegro', de Giovanni Bottesini ; ' Melodia en La', de Piazzolla et, de Dietmar Schermann 'Introduction, un caprice para contrabajo y cuerdas'. Il culmine avec 'Pedro y Pedro' et 'Adiós Nonino', de Piazzolla, avec arrangements de Julio  [Juan] Rodríguez. Comme artiste invité, participera James Rappor, contrebasse soliste de l'Orchestre de Chambre de Vienne.

Le second concert rend hommage à Vivaldi. Ce sera le 28 avril à 20 heures, dans la même salle. Là, seront interprétés des 'Quatre saisons' de Vivaldi par un orchestre de cordes et jazz et, ensuite, 'Las cuatro estaciones porteñias', de Piazzolla.

Une invitation au plaisir.

L'espace des samedis donnera un lieu à de nouveaux créateurs, aux jeunes qui, malheureusement, n'ont pas toujours où montrer leurs œuvres. Demain à partir de 17 heures commence le cycle 'Connaître des vidéos inconnues', avec Wilmar Olivera, avec l'exposition sur le Ballet pour la vie de Béjart. Le fameux 'Gaucho solo' contera les plaisanteries et les contes que tout bon uruguayen doit connaître.

À 20 heures, l'espace est aménagé pour 'Partager des parfums et des goûts' puis, enuite, le Groupe Ars Musicae sous la direction de la maîtresse de maison interprêtera des œuvres de Cluzeau Mortet, de Vivaldi et aussi du jazz. L'activité

culmine avec le public participant par des chants, la poésie, la danse et l'humour.

Tous les samedis recommencent ces rencontres, mais les activités changent toujours.

L'inauguration a été spectaculaire, et ce qui vient ne le sera pas moins.

Renée Pietrafesa


 

ArribaRepris et traduit de la Revue SINFÓNICA (noviembre de 2009):

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APPRÉCIABLE APPUI DU MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION ET DE LA
CULTURE EN DIRECTION DES GÉNÉRATIONS FUTURES
Une "petite graine" musicale 
qui grandit à "la Quinta"

SINFÓNICA - 13
Renée Pietrafesa Bonnet lors d'un de ses concerts avec "Ars Musicae"
La vocation enseignante et la capacité de contact et de communication avec le public de Renée Pietrafesa Bonnet est perceptible à chaque instant. Et cela sous une forme totalement naturelle, sans protocole ni repli, engendrant ainsi une belle "alchimie" avec les jeunes, tout en contribuant en même temps à leur formation musicale.

À la fin de la soirée, elle nous a raconté quelques anecdotes à ce sujet. Avant l'un des concerts, par exemple, elle avait demandéaux enfants d'une école quelle musique ils écoutaient, et la réponse presque unanime avait été la cumbia. Une fois  celui-ci fini, Renée a vérifié l'intense plaisir que ces enfants avaient ressenti en écoutant (et peut-être "découvrant") Mozart et Vivaldi.

Bien des gens s'essaient à l'organisation de concerts didactiques, mais tous n'ont pas le talent d'atteindre l'objectif cherché. Il ne suffit pas seulement d'avoir la volonté de faire, il est nécessaire de réunir des conditions bien déterminées. Et dans le cas de Renée, notre réputée interprète, compositrice et enseignante musicale a prouvé au long des années, par sa consécration à ce travail, sa vocation et sa capacité d'élever et de former les jeunes des générations.

Depuis ces pages nous encourageons à poursuivre cette entreprise que Renée Pietrafesa Bonnet promeut depuis sa "Quinta del Arte". Et, nien sûr, la reconnaissance du Ministère d'l'éducation et de la culture pour appuyer ce type de propositions, si importantes et nécessaires pour notre société.

Diego Barreiro

Dans le magnifique environnement de la "Quinta del Arte" de l'Avenue Suárez au Prado, le 11 novembre dernier nous avons assisté à un concert de l'orchestre de chambre Ars Musicae que dirige Renée Pietrafesa Bonnet. Ce spectacle a été réalisé dans le cadre d'un cycle de concerts dudit Ensemble réalisé avec l'appui du Ministère de l'éducation et de culture.

Ce fut, encore une fois, l'occasion de vérifier l'excellent travail que notre chère Reni accomplit depuis tant d'années avec son Ars Musicae, qui non seulement se traduit au niveau musical, mais aussi dans son 'aspect didactique auprès de la jeunesse.

De fait, ce cycle repose sur la présence d'écoliers, de lycéens et de jeunes en général, en ce qui constitue un travail culturel très important et en même temps nécessaire, qui est fondamental sans doute pour l'éducation des générations futures.

Ce cycle repose sur une programmation au long de l'année et, pour ce concert du 11 novembre, intègre des oeuvres de Joaquín Rodrigo (l'Aria pour flûte et cordes ; soliste : Margarita González), Haendel (l'Aria de Cleopatra de Julio César, pour soprano et cordes ; soliste : Eiko Senda), Renée Pietrafesa Bonnet (Réflexions et Danses, pour flûte, trompette, percussions et cordes ; soliste : Juan Cannavó), Piazzolla (Libertango, arrengement : Juan Rodríguez) et Anderson (Jazz Pizzicato).


ArribaExtrait de la revue SINFÓNICA (août 2014):

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Propositions, "Espace Renée Bonnet"
à la Quinta del Arte

La Quinta, espacio culturalLe mois  de septembre prochain va débuter dans cet Espace, situé rue Joaquin Suarez 3103, près du Boulevard Artigas, un cycle de concerts, d'expositions, de présentation de livres par leurs auteurs, d'intégration de diverses expressions artistiques, exposés de psychanalystes, vidéos, etc..

La primière activité consistera en un concert de l'orchestre Ars Musicæ composé actuellement des violonistes Carolina Hasaj, Pablo Beretche, Luis Schiffino, Andrés Aldado et Lya Pérez ; des violes Stella M.Gonzàlez et Leonora Iglesias ; du violoncelliste Juan Rodriguez ; du contrebassiste Roberto de Bellis ; de la flûtiste Margarita Gonzalez, et de la claveciniste Noelle Fostel, sous la direction de Renée Pietrafesa Bonnet. Artistes invitatés : Ernesto Tarduha (guitarre), Federico Sanguinetti (baryton), Eiko Senda (soprano), Daniel Hasaj (flûtiste) et Elvira Casanova (hautbois), entre autres. Œuvres à confirmer à la fermeture de l'édition.

Ars Musicæ a été fondée en 1964 lors du 1er Festival de musique de chambre en plein air d'Uruguay à la Quinta del Arte, siège de l'Association de musique fondée par Renée Bonnet de Pietrafesa et Juan Carlos Pietrafesa, dans lequel sont intervenus tous les groupes de musique de chambre existant dans le pays. Au sein du groupe Ars Musicæ participèrent ses fondateurs Jorge Francis (flûte), Amilcar Rodriguez Inda (guitarre), Ludmila Cavallaro (violon), Alicia Pietrafesa Bonnet (pianiste et soprano), Renée Pietrafesa Bonnet (pianiste et compositrice).

Ars Musicæ a été créée pour  la diffusion de la musique de chambre par l'exécution d'œuvres originales de la musique traditionnelle, dans ses différentes périodes, en sélectionnant la programmation sur la base de premières auditions et d'œuvres rarement exécutées du répertoire universel et de premières de la musique du XXe siècle, spécialement des auteurs nationaux. Autres objectifs d'Ars Musicæ : intégrer à la musique d'autres manifestations artistiques comme du théâtre, de la danse, les arts plastiques ; faciliter l'accès à la musique de chambre aux jeunes interprètes ; jouer comme solistes; échanger leurs connaissances avec les artistes étrangers invités, et faciliter en général l'accès de ces manifestations au public.

Agosto 2014

Revista Sinfónica - 19


ArribaLa Quinta del Arte - École de Musique

 
La Quinta del Arte - École de Musique


ArribaResidence dela musique
La casaquinta Pietrafesa-Bonnet - Patrimonio n° 7, MEC 2020

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(=> Patrimonio n° 7, MEC 2020

RESIDENCE DE LA MUSIQUE
La casaquinta Pietrafesa-Bonnet

Nelson Inda
Casaquinta Pietrafesa-Bonnet (fotografía de Marcos Cataldo)

La casaquinta Pietrafesa-
Bonnet desde
avenida Suárez. Todas
las fotografías son de
Marcos Cataldo.

Il existe des lieux privilégiés de Montevideo qui conservent et génèrent des histoires qui transcendent leur cadre et se transforment, sans le chercher, en des trésors culturels souvent invisibles ou méconnus. Domaines spatiaux et spéciaux chargés de contenus culturels qui peuvent être considérés comme structures territoriales, produits architecturaux ou modes de production, qui ont la qualité de permettre et d’interpréter un présent chargé d’un passé prestigieux, ils nous prédisposent et nous suggèrent des propositions d'avenir.
Le patrimoine culturel est ce qui vient du passé et nous sommes prêts à le conserver et à le revaloriser pour le léguer à la génération suivante. Une démonstration de cette asssertion est la casaquinta Pietrafesa-Bonnet, emblème de la musique cultivée, avec cette même transcendance identitaire que peut avoir le bar El Hacha où l’Hueso Pérez a écrit la Retraite des assaillants ou Durazno y Convención, le quartier de Jaime Roos, pour se référer à la musique populaire...
Situé dans le quartier Prado de Montevideo, la casaquinta [e.g. villas], déjà centenaire, a été construite par l’un des nombreux immigrants européens qui ont forgé le pays dans la seconde moitié du XIXe siècle. Aujourd’hui, elle est maintenue et conservée dans sa structure originale, avec peu de modifications intérieures, sans amener une vision superficielle et peu imaginative de la valeur historique qu'elle conserve précieusement..

LA ZONE DE MIGUELETE ET DU PRADO
Montevideo a été officiellement fondée en 1730, lors de la délimitation et de la répartition des terrains. Comme toute ville indienne, elle était constituée d’une zone urbaine -la ville elle-même- et d’un environnement intégrant les terres nécessaires, les proprios, indispensables à la subsistance de la population. Parallèlement au fractionnement de la ville, on a procédé à la répartition des terres fertiles proches de Montevideo : les dites chacras [e.g. fermes], en face du ruisseau des Migueletes. Un voyageur français, qui les a visitées vers 1770, a admiré l’une d’entre elles, parlant de "jardin délicieux formé de pommiers, de pêchers, de poiriers et de figuiers, plantés en rangs réguliers, à

l’exception de celui du centre, qui a plus d’une demi-lieue".
Près d’un siècle plus tard, les familles montévidéennes qui s’étaient installées dans leurs chacras et dans leurs quintas en fuyant la Grande Guerre -ou Première Guerre mondiale- et de la fièvre jaune, n’ont jamais cessé de retourner à leurs "maisons-quintas du Miguelete", représentant une tradition de prestige social jusqu’à très tard dans le XXe siècle.
La division des chacras en quintas [e.g. villas, maisons de campagne] et l'aménagement des chemins d’accès à Montevideo, comme celui de Paso Molino ou celui de Suárez -car c’était là que se trouvait la quinta seigneuriale [e.g. manoir] de l'ex-président- formalisent, avec le Parc du Prado, l’un des quartiers singuliers et de caractère de Montevideo.
Montevideo se développait après la Grande Guerre, à tous niveaux. Le poids de l’immigration et ses relations atlantiques avec l’Europe lui conféraient des caractéristiques productives, économiques, sociales et culturelles particulières. Les étrangers étaient plus nombreux que les Espagnols ou les Américains dans les dernières décennies du XIXe siècle. La dynamique d’une immigration européenne sousieuse des affaires financières ou simplement de faire l’Amérique s’installait sur une terre qui promettait des gains et un meilleur niveau de vie que sur les terres natales.
Suivant les immigrants français et basques, la majorité de la population après la Grande Guerre, les Béarnais des Pyrénées, avec leur tradition de liberté politique et intellectuelle, se sont transportés à Montevideo pour refaire leurs vies. Marchands à l’origine, ils ont développé d’innombrables activités dans leur nouveau pays et ont maintenu le goût aristocratique pour la meilleure cuisine, bien s'habiller et la culture musicale. Le prestige français est indéniable dans une infinité d'actes et d'activités et, avec d’autres immigrants prospères, ils constitueront la bourgeoisie bâtisseuse de notre nation.
Parmi les immigrants natifs du Béarn, le jeune Paul Pouyanne est arrivé chez nous, pour une vie digne et économiquement durable. Avec lui, il a importé la culture française et la sensibilité pour l’horticulture, la floriculture et l’aménagement paysager. Installé rue Veinticinco de Mayo dans

Una de las salas de la casaquinta (fotografía de Marcos Cataldo)
Una de las salas de la casaquinta

fondateur de la première école de piano en Uruguay en 1916, qui y vécu avec sa famille comme invité jusqu’à ce qu’il ait pu accéder à un logement pour lui et sa famille ; Héctor Tosar, pianiste virtuose, chef d’orchestre et compositeur avant-gardiste, y résida avec sa femme et ses enfants ; Raquel Adonaylo, chanteur et pianiste ; le prestigieux organiste Ángel Turriziani, fondateur de la première école d’orgue en Uruguay, et le guitariste Amílcar Rodríguez Inda, entre autres.

TEMPLE DE LA MUSIQUE
En 1964, dans le prestigieux Temple de la Musique, comme l'a nommé la critique musicale, eu lieu le premier Festival de musique de chambre en plein air de Montevideo, organisé par la successeur de la tradition familiale, l’inquiète et talentueuse Renée Pietrafesa Bonnet. Pianiste, compositeur, organiste, claveciniste, chef d'orchestre et professeur, elle a collaboré à l’organisation et invité tous les solistes et ensembles instrumentaux et vocaux uruguayens du moment. À cette l’occasion, elle a créé l’orchestre de chambre Ars Musicæ, très prisés dans notre milieu. Depuis  lors et jusqu’à aujourd’hui, autant dans les jardins de la casaquinta que dans un des sous-sols, des cycles de concerts ouverts au public ont été réalisés, qui ont toujours bénéficié de l’adhésion de ceux qui les connaissent et soutiennent la qualité inhabituelle des manifestations artistiques promues par la famille Pietrafesa et dirigées par Renée.

De même, tout au long de sa riche histoire, toujours en s'efforçant de conjuguer l’aspect didactique avec celui de la diffusion musicale, cette maison a reçu et a fait connaître au public des générations de jeunes talents de la musique uruguayenne, travail quu se poursuit toujours.

CENTRE CULTUREL RENÉE BONNET
En 2009, a été constitué l’Espace culturel Renée Bonnet, avec son siège  dans la casaquinta, soutenu par l’Association Civile Pietrafesa, avec statut juridique. L’Espace, fondamentalement, abrite les activités naturelles menées par la talentueuse musicologue, compositeur et interprète musical Renée Pietrafesa Bonnet, qui l’exprime en mode littéraire : Sur cette scènr réhabilitée, se déploie un programme dont la viabilité a déjà été confirmée dans le passé. Il comprend les activités propres à ma gestion dans le domaine culturel, plus celles qui lui sont liées et mutuellement enrichissantes. Il se poursuivra, ensuite, par les concerts formels et les répétitions de l’orchestre Ars Musicæ, que j’ai le plaisir de diriger ; conférences et sessions de formation de chanteurs et d’instrumentistes.
Menant à bien cette série d’activités permettra de maintenir vivante la mémoire essentielle de la vieille maison remplissant son espace d’harmonies sonores. Que l’Espace Culturel Renée Bonnet favorise les confluences dynamiques, le chevauchement de disciplinaire, les visions multiformes, enfin, un artefact spatial communicatif et multi-directionnel.

C’est le défi patrimonial, ajoutons-nous.

la Vieille Ville, 27 ans et déjà marié, il acheta un terrain sur le chemin Suarez, en 1867. Des années plus tard, il y construisit un édifice harmonieux dans le style béarnais, jusqu’à présent maintenu dans toute sa qualité originale et avec une relation à l’environnement urbain de caractéristiques singulières. Son choix n’est pas surprenant, car après la Grande Guerre et avant la crise de 1990, c’est un moment d’essor économique et immobilier, les classes économiques élevées dressaient leurs résidences dans la ville et dans ses environs prestigieux comme le Prado, Atahualpa et même Paso Molino.

EXEMPLE PARADIGMATIQUE
Le bâtiment harmonieux que l’on aperçoit de l’actuelle avenue Suárez est un lieu de témoignage, tant par ses valeurs architecturales et paysagères que par son importance dans la vie culturelle du pays. Il constitue une démonstration réelle et concrète d’une manière de comprendre, construire et offrir la culture. Sous l’impulsion du mariage Pietrafesa-Bonnet, descendants du premier propriétaire, il est devenu, pendant des décennies du XXe siècle, une référence incontournable de la vie musicale montévidéenne. Utilisée et équipée par le Dr. Juan Carlos Pietrafesa et sa femme Renée Bonnet Pouyanne, pour leur activité musicale et artistique elle a été bien appelée la Quinta del Arte, étant l’espace où se réunissaient des musiciens, musicologues, artistes et prestigieux visiteurs étrangers, à toutes occasions où l’art, et la musique cultivée en particulier,

était une raison d’échanger des idées, des opinions et... des accords musicaux.
La mémoire musicale montévidéenne se souvient encore des extraordinaires soirées tournantes, commencées à un instant et terminées des jours et des nuits plus tard, après avoir interprété sans interruption les plus diverses propositions sur les pianos Bösendorfer et Grotrian-Steinweg à disposition des participants. À plusieurs reprises lors d'exécution de piano à quatre mains, le compositeur et chef d’orchestre madrilène Enrique Casal Chapí, hôte assidu, jouait du clavier dans les basses tandis que se succédaient les interprètes dans les aigus. À un autre niveau, mais pas moins important, les talentueux uruguayens Eduardo Fabini, Jaurés Lamarque Pons et de grands artistes étrangers comme les pianistes J. Turchinsky et Jorge Demus, le baryton français Gérard Souzay et la soprano Ninon Vallin ont donné des concerts à la résidence.

CULTURE ET SOLIDARITÉ
Dans la casaquinta sont né et ont vécus les enfants de Paul Pouyanne, la talentueuse pianiste et professeur Renée Bonnet Pouyanne et le chorégraphe et danseur Alberto Pouyanne, fondateur du ballet du Sodre. La façon particulière de comprendre la culture, l’art et de la solidarité créative du couple Pietrafesa-Bonnet a permis à la casaquinta et à ses chambres d’héberger des personnalités éminentes : Guillermo Kolischer, pianiste, compositeur et enseignant de musique classique, polonais naturalisé uruguayen,

Renée Pietrafesa Bonnet al piano (fotografía de Marcos Cataldo)
Renée Pietrafesa Bonnet al piano