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La Quinta del Arte
Caras
y Caretas (19 avril 2002)
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Les Samedis de la Quinta del Arte |
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La vieille demeure
de la rue Suárez ouvre ses portes les samedis pour jouir corps et
âme de musique et de création.
Rares sont les propositions culturelles qui intègrent de la même façon enfants, jeunes, adultes et des anciens. Dans ces temps de culture format hamburger, elles sont toujours bienvenues, ces activités qui ont pour centre les gens et la musique. Renée Pietrafesa est l'une des musicologues qui sont l'orgueil de l'Uruguay, répartissant son temps entre l'enseignement et la composition. Dans sa maison, La Quinta del Arte (Joaquin Suàrez 3103), on respire la musique. Là, elle fait la classe aux enfants et aux jeunes, avec des groupes dès quatre ans et, en jouant, les initie au goût de la musique, des images et des sons. Rencontres créatives'Les Samedis de rencuentres créatives', c'est leur nom. Le rendez-vous est tous les samedis, au moins jusqu'aux 25 mai, à la Quinta del Arte. L'inauguration a été les 13, avec conférence de presse et échantillon d'activités avec entrée libre, et s'est appelée ' la Contemplation, méditations et imagination'. L'assistance a été si grande que la moitié est restée hors de l'enceinte. Pietrafesa a exposé des tableaux) et a interprété diversesuvres, avec son intelligence et sa sympathie de toujours. |
Renée Pietrafesa et son assistante Liliana Rotta lors de l'un des 'Sábados de reencuentros creativos' |
HommagesEn plus de toute son abondante activité ludique et créatrice, comme hôte Renée Pietrafesa prépare deux concerts avec l'orchestre de chambre Ars Musicae en hommage à Astor Piazzolla et à Antonio Vivaldi. Les deux se dérouleront dans la Salle Zitarrosa. Le premier, le 23 avril, commencera à 20 heures avec le programme suivant : 'Andante', de León Ribeiro ; 'Concierto para contrabajo y cuerdas, allegro andante allegro', de Giovanni Bottesini ; ' Melodia en La', de Piazzolla et, de Dietmar Schermann 'Introduction, un caprice para contrabajo y cuerdas'. Il culmine avec 'Pedro y Pedro' et 'Adiós Nonino', de Piazzolla, avec arrangements de Julio [Juan] Rodríguez. Comme artiste invité, participera James Rappor, contrebasse soliste de l'Orchestre de Chambre de Vienne. Le second concert rend hommage à Vivaldi. Ce sera le 28 avril à 20 heures, dans la même salle. Là, seront interprétés des 'Quatre saisons' de Vivaldi par un orchestre de cordes et jazz et, ensuite, 'Las cuatro estaciones porteñias', de Piazzolla. Une invitation au plaisir. |
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L'espace des samedis donnera un lieu à de nouveaux créateurs,
aux jeunes qui, malheureusement, n'ont pas toujours où montrer leurs
uvres. Demain à partir de 17 heures commence le cycle
'Connaître des vidéos inconnues', avec Wilmar
Olivera, avec l'exposition sur le Ballet pour la vie de
Béjart. Le fameux 'Gaucho solo' contera les
plaisanteries et les contes que tout bon uruguayen doit connaître.
À 20 heures, l'espace est aménagé pour 'Partager des parfums et des goûts' puis, enuite, le Groupe Ars Musicae sous la direction de la maîtresse de maison interprêtera des uvres de Cluzeau Mortet, de Vivaldi et aussi du jazz. L'activité |
culmine avec le public participant par des chants, la poésie, la danse
et l'humour.
Tous les samedis recommencent ces rencontres, mais les activités changent toujours. L'inauguration a été spectaculaire, et ce qui vient ne le sera pas moins.
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APPRÉCIABLE APPUI DU MINISTÈRE
DE L'ÉDUCATION ET DE LA CULTURE EN DIRECTION DES GÉNÉRATIONS FUTURES |
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Une "petite graine"
musicale qui grandit à "la Quinta" Renée Pietrafesa Bonnet lors d'un de ses concerts avec "Ars Musicae" |
La vocation enseignante et la capacité de contact et de communication
avec le public de Renée Pietrafesa Bonnet est
perceptible à chaque instant. Et cela sous une forme totalement naturelle,
sans protocole ni repli, engendrant ainsi une belle "alchimie" avec les jeunes,
tout en contribuant en même temps à leur formation musicale.
À la fin de la soirée, elle nous a raconté quelques anecdotes à ce sujet. Avant l'un des concerts, par exemple, elle avait demandéaux enfants d'une école quelle musique ils écoutaient, et la réponse presque unanime avait été la cumbia. Une fois celui-ci fini, Renée a vérifié l'intense plaisir que ces enfants avaient ressenti en écoutant (et peut-être "découvrant") Mozart et Vivaldi. Bien des gens s'essaient à l'organisation de concerts didactiques, mais tous n'ont pas le talent d'atteindre l'objectif cherché. Il ne suffit pas seulement d'avoir la volonté de faire, il est nécessaire de réunir des conditions bien déterminées. Et dans le cas de Renée, notre réputée interprète, compositrice et enseignante musicale a prouvé au long des années, par sa consécration à ce travail, sa vocation et sa capacité d'élever et de former les jeunes des générations. Depuis ces pages nous encourageons à poursuivre cette entreprise que Renée Pietrafesa Bonnet promeut depuis sa "Quinta del Arte". Et, nien sûr, la reconnaissance du Ministère d'l'éducation et de la culture pour appuyer ce type de propositions, si importantes et nécessaires pour notre société. Diego Barreiro |
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Dans le magnifique environnement de la "Quinta del Arte"
de l'Avenue Suárez au Prado, le 11 novembre dernier nous avons
assisté à un concert de l'orchestre de chambre Ars Musicae
que dirige Renée Pietrafesa Bonnet. Ce spectacle
a été réalisé dans le cadre d'un cycle de concerts
dudit Ensemble réalisé avec l'appui du Ministère
de l'éducation et de culture.
Ce fut, encore une fois, l'occasion de vérifier l'excellent travail que notre chère Reni accomplit depuis tant d'années avec son Ars Musicae, qui non seulement se traduit au niveau musical, mais aussi dans son 'aspect didactique auprès de la jeunesse. |
De fait, ce cycle repose sur la présence d'écoliers, de
lycéens et de jeunes en général, en ce qui constitue
un travail culturel très important et en même temps
nécessaire, qui est fondamental sans doute pour l'éducation
des générations futures.
Ce cycle repose sur une programmation au long de l'année et, pour ce concert du 11 novembre, intègre des oeuvres de Joaquín Rodrigo (l'Aria pour flûte et cordes ; soliste : Margarita González), Haendel (l'Aria de Cleopatra de Julio César, pour soprano et cordes ; soliste : Eiko Senda), Renée Pietrafesa Bonnet (Réflexions et Danses, pour flûte, trompette, percussions et cordes ; soliste : Juan Cannavó), Piazzolla (Libertango, arrengement : Juan Rodríguez) et Anderson (Jazz Pizzicato). |
Propositions, "Espace Renée Bonnet"
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Agosto 2014 | Revista Sinfónica - 19 |
extraít
de Patrimonio n° 7, MEC 2020
( Patrimonio
n° 7, MEC 2020
RESIDENCE DE LA MUSIQUE La casaquinta Pietrafesa-Bonnet Nelson Inda |
La casaquinta Pietrafesa- |
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Il existe des lieux privilégiés
de Montevideo qui conservent et génèrent des histoires qui
transcendent leur cadre et se transforment, sans le chercher, en des
trésors culturels souvent invisibles ou méconnus. Domaines
spatiaux et spéciaux chargés de contenus culturels qui peuvent
être considérés comme structures territoriales, produits
architecturaux ou modes de production, qui ont la qualité de permettre
et dinterpréter un présent chargé dun
passé prestigieux, ils nous prédisposent et nous suggèrent
des propositions d'avenir. Le patrimoine culturel est ce qui vient du passé et nous sommes prêts à le conserver et à le revaloriser pour le léguer à la génération suivante. Une démonstration de cette asssertion est la casaquinta Pietrafesa-Bonnet, emblème de la musique cultivée, avec cette même transcendance identitaire que peut avoir le bar El Hacha où lHueso Pérez a écrit la Retraite des assaillants ou Durazno y Convención, le quartier de Jaime Roos, pour se référer à la musique populaire... Situé dans le quartier Prado de Montevideo, la casaquinta [e.g. villas], déjà centenaire, a été construite par lun des nombreux immigrants européens qui ont forgé le pays dans la seconde moitié du XIXe siècle. Aujourdhui, elle est maintenue et conservée dans sa structure originale, avec peu de modifications intérieures, sans amener une vision superficielle et peu imaginative de la valeur historique qu'elle conserve précieusement..
LA ZONE DE MIGUELETE ET DU PRADO |
lexception de celui du centre, qui a plus
dune demi-lieue". Près dun siècle plus tard, les familles montévidéennes qui sétaient installées dans leurs chacras et dans leurs quintas en fuyant la Grande Guerre -ou Première Guerre mondiale- et de la fièvre jaune, nont jamais cessé de retourner à leurs "maisons-quintas du Miguelete", représentant une tradition de prestige social jusquà très tard dans le XXe siècle. La division des chacras en quintas [e.g. villas, maisons de campagne] et l'aménagement des chemins daccès à Montevideo, comme celui de Paso Molino ou celui de Suárez -car cétait là que se trouvait la quinta seigneuriale [e.g. manoir] de l'ex-président- formalisent, avec le Parc du Prado, lun des quartiers singuliers et de caractère de Montevideo. Montevideo se développait après la Grande Guerre, à tous niveaux. Le poids de limmigration et ses relations atlantiques avec lEurope lui conféraient des caractéristiques productives, économiques, sociales et culturelles particulières. Les étrangers étaient plus nombreux que les Espagnols ou les Américains dans les dernières décennies du XIXe siècle. La dynamique dune immigration européenne sousieuse des affaires financières ou simplement de faire lAmérique sinstallait sur une terre qui promettait des gains et un meilleur niveau de vie que sur les terres natales. Suivant les immigrants français et basques, la majorité de la population après la Grande Guerre, les Béarnais des Pyrénées, avec leur tradition de liberté politique et intellectuelle, se sont transportés à Montevideo pour refaire leurs vies. Marchands à lorigine, ils ont développé dinnombrables activités dans leur nouveau pays et ont maintenu le goût aristocratique pour la meilleure cuisine, bien s'habiller et la culture musicale. Le prestige français est indéniable dans une infinité d'actes et d'activités et, avec dautres immigrants prospères, ils constitueront la bourgeoisie bâtisseuse de notre nation. Parmi les immigrants natifs du Béarn, le jeune Paul Pouyanne est arrivé chez nous, pour une vie digne et économiquement durable. Avec lui, il a importé la culture française et la sensibilité pour lhorticulture, la floriculture et laménagement paysager. Installé rue Veinticinco de Mayo dans |
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fondateur de la première école
de piano en Uruguay en 1916, qui y vécu avec sa famille comme
invité jusquà ce quil ait pu accéder à
un logement pour lui et sa famille ; Héctor Tosar, pianiste virtuose,
chef dorchestre et compositeur avant-gardiste, y résida avec
sa femme et ses enfants ; Raquel Adonaylo, chanteur et pianiste ;
le prestigieux organiste Ángel Turriziani, fondateur de la première
école dorgue en Uruguay, et le guitariste Amílcar
Rodríguez Inda, entre autres.
TEMPLE DE LA MUSIQUE |
De même, tout au long de sa riche
histoire, toujours en s'efforçant de conjuguer laspect didactique
avec celui de la diffusion musicale, cette maison a reçu et a fait
connaître au public des générations de jeunes talents
de la musique uruguayenne, travail quu se poursuit toujours.
CENTRE CULTUREL RENÉE BONNET Cest le défi patrimonial, ajoutons-nous. |
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la Vieille Ville, 27 ans et
déjà marié, il acheta un terrain sur le chemin Suarez,
en 1867. Des années plus tard, il y construisit un édifice
harmonieux dans le style béarnais, jusquà présent
maintenu dans toute sa qualité originale et avec une relation à
lenvironnement urbain de caractéristiques singulières.
Son choix nest pas surprenant, car après la Grande Guerre et
avant la crise de 1990, cest un moment dessor économique
et immobilier, les classes économiques élevées dressaient
leurs résidences dans la ville et dans ses environs prestigieux comme
le Prado, Atahualpa et même Paso Molino.
EXEMPLE PARADIGMATIQUE |
était une raison
déchanger des idées, des opinions et... des accords
musicaux. La mémoire musicale montévidéenne se souvient encore des extraordinaires soirées tournantes, commencées à un instant et terminées des jours et des nuits plus tard, après avoir interprété sans interruption les plus diverses propositions sur les pianos Bösendorfer et Grotrian-Steinweg à disposition des participants. À plusieurs reprises lors d'exécution de piano à quatre mains, le compositeur et chef dorchestre madrilène Enrique Casal Chapí, hôte assidu, jouait du clavier dans les basses tandis que se succédaient les interprètes dans les aigus. À un autre niveau, mais pas moins important, les talentueux uruguayens Eduardo Fabini, Jaurés Lamarque Pons et de grands artistes étrangers comme les pianistes J. Turchinsky et Jorge Demus, le baryton français Gérard Souzay et la soprano Ninon Vallin ont donné des concerts à la résidence.
CULTURE ET SOLIDARITÉ
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